8.3 Outils de connaissance et diffusion de l’information

Les outils de connaissance peuvent prendre de nombreuses formes différentes selon leurs destinataires et leurs exigences spécifiques en matière d’information. Afin de permettre un apprentissage et un partage d’information riches, les outils de connaissance doivent se caractériser par une haute qualité et être conçus pour un public et une finalité clairement identifiés. Les caractéristiques d’un bon outil de connaissance, y compris d’une publication appropriée, sont énumérées dans l’encadré 43.

Encadré 43. Caractéristiques d’un bon outil de connaissance
  • Fondé sur une évaluation des besoins et sur une demande de l’outil en question parmi les utilisateurs ciblés, afin de garantir la pertinence, l’efficacité, l’utilité et la valeur ajoutée du produit
  • Conçu pour un public spécifique, en tenant compte des besoins fonctionnels et des niveaux de connaissances et compétences techniques
  • Répondant avec pertinence aux exigences décisionnelles
  • Disponible en temps opportun
  • Rédigé dans un langage clair et facilement compréhensible
  • Présentation claire des informations
  • Fondé sur les données factuelles issues de l’évaluation, sans aucun parti pris
  • Élaboré, le cas échéant, au moyen d’un processus participatif et validé par le biais d’un processus d’assurance qualité avec les parties prenantes intéressées
  • Facilement accessible pour le public cible via les moyens les plus efficaces et efficients
  • Cohérence dans la présentation des outils afin d’optimiser la visibilité et l’acquisition de connaissances

Source : PNUD, ‘Ensuring Quality Control and Policy Coherence: BDP Quality Assurance and Clearance Process’, Bureau de la politique de développement, mai 2007. Disponible sur le site: http://intra.undp.org/bdp/clearance_process.htm.

Ne pas perdre de vue ces caractéristiques avant l’analyse préliminaire ou la préparation d’un outil de connaissance, permet d’organiser les informations de manière claire et ordonnée.

Étapes pratiques de la création et de la diffusion d’outils de connaissance

La diffusion est aussi importante que la création d’outils de connaissance. Seul un système de diffusion efficace garantira que les destinataires cibles recevront les données de suivi et d’évaluation répondant de manière pertinente à leurs besoins. Les modes de diffusion les plus couramment appliqués aux produits de suivi et d’évaluation sont : les rapports imprimés, les copies au format HTML ou PDF des produits, partagées sur les sites Internet internes et externes, envoyées par courrier électronique et via les listes de diffusion, et fournies sur CD-ROM. Les médias peuvent représenter un partenaire de poids pour diffuser les résultats, recommandations et enseignements issus de l’évaluation. Dans bon nombre de pays, ils ont en effet joué un rôle déterminant en plaidant pour davantage de transparence et en abordant des sujets sensibles.

Vous trouverez ci-dessous les étapes pratiques de la création et de la diffusion d’outils de connaissance issus du suivi et de l’évaluation.

Étape 1 : Identifier les publics cibles et leurs besoins en matière d’information

Certains des publics cibles communément identifiés pour les rapports d’évaluation et les outils de connaissance sont les suivants :

  • Collaborateurs du PNUD au sein des bureaux Pays et des autres entités
  • Homologues gouvernementaux susceptibles d’être directement impliqués, ou non directement impliqués dans le projet soumis à évaluation, mais pouvant faciliter les changements de politiques recommandés par l’évaluation ou soutenir l’action du PNUD au niveau de leur pays respectif
  • Partenaires de développement, autres organismes des Nations unies, ONG, instituts universitaires et de recherche
  • Autres réseaux d’évaluateurs (par exemple, une association nationale d’évaluation)

Les personnes chargées du partage et de la diffusion des connaissances doivent évaluer les besoins des différents groupes en matière d’information, y compris dans les cas où l’information se révèle très précieuse et pourrait servir “d’agent de change”. Par exemple, les homologues gouvernementaux peuvent trouver certaines données d’une évaluation particulièrement utiles pour éclairer des décisions politiques essentielles. Lors de la planification d’une procédure de suivi et d’évaluation, l’entité adjudicatrice du mandat d’évaluation doit savoir quand une "fenêtre d’opportunité" se présente pour la prise de décision, et rendre l’information disponible de manière à répondre aux exigences techniques et fonctionnelles du public cible.   

Étape 2 : Collecter les données de contact des parties prenantes

Le succès de toute initiative de diffusion dépend largement des données de contact des destinataires collectées durant les procédures de suivi et d’évaluation. Par exemple, les membres de l’équipe d’évaluation rencontrent les principales parties prenantes et leurs homologues nationaux, qui représentent, quel que soit leur degré d’implication dans l’évaluation, un public essentiel, et doivent par conséquent être informés des résultats de cette évaluation. Les données de contact de ces personnes doivent être recueillies par l’équipe d’évaluation, et transmises aux personnes chargées de la diffusion et du partage de l’information.

Étape 3 : Déterminer les types de produits répondant aux besoins d’information des publics cibles

Au-delà de la publication d’informations issues des rapports de suivi61 et d’évaluation réguliers, il est possible de créer différents types d’outils de connaissance afin de répondre aux exigences d’information des différents groupes. Une évaluation systématique des besoins et de la demande d’outils spécifiques parmi les publics cibles, peut être conduite afin de garantir la pertinence et la valeur de ces outils. Vous trouvez ci-dessous quelques exemples de supports de communication et de produits d’évaluation :

  • Résumé d’évaluation : les rapports d’évaluation doivent inclure un résumé certes succinct, mais complet et riche en information. Ce résumé peut être utilisé comme outil indépendant afin d’élargir le lectorat de l’évaluation.
  • Dossier d’évaluation : ce document constitue une version non technique du résumé, comprise entre trois et cinq pages, et destinée à stimuler l’intérêt du lecteur sans le submerger d’informations. Le Guide de publication du Bureau de l’évaluation fournit des conseils sur la manière de rédiger des dossiers d’évaluation dans un langage courant.
  • Notice d’évaluation : il s’agit d’un descriptif d’un paragraphe, conçu pour accroître la visibilité du contenu publié et signaler la publication du rapport sur la page Web, par courrier électronique et via les listes de diffusion.

Il ressort de la responsabilité du PNUD de veiller à ce que des outils de connaissance pertinents et de haute qualité soient créés dans des délais opportuns. Afin de préserver l’intégrité et l’exactitude des données d’évaluation, les entités adjudicatrices du mandat d’évaluation peuvent envisager d’intégrer la création de ces outils de connaissance dans le cahier des charges des évaluateurs. 

Étape 4 : Identifier les exigences linguistiques en fonction des outils et des publics

Afin d’optimiser l’impact du partage et de la diffusion de l’information, les outils de connaissance doivent être traduits en langue locale, dans la mesure du possible. Lorsque les ressources sont limitées, l’entité ayant commandé l’évaluation détermine les exigences linguistiques selon les outils de connaissance et les groupes cibles. Au minimum, le dossier d’évaluation doit être traduit dans la langue locale la plus utilisée. Par ailleurs, le registre de langue utilisé lors de la rédaction de l’outil doit correspondre au niveau de connaissances et de compétences techniques du public visé. Il convient ainsi d’éviter le jargon spécialisé et le recours excessif aux acronymes.

Étape 5 : Déterminer les supports et modes de diffusion efficaces selon les outils de connaissance et produits d’évaluation

La plupart des rapports d’évaluation et outils de connaissance peuvent faire l’objet d’un partage sous forme électronique. Afin d’accroître l’efficacité en termes de délais et de coûts, les pages Web publiques et la liste de diffusion électronique de l’organisation doivent être utilisées stratégiquement comme supports et modes de diffusion (se reporter à l’Encadré 44). Par exemple, les rapports d’évaluation doivent être publiés sur les sites Web internes et externes du PNUD, et assortis d’une notice résumant les principales informations du rapport.

Encadré 44. Outils et réseaux dédiés au partage des données d’évaluation

Centre de ressources d’évaluation : Le centre de ressources d’évaluation (ERC), disponible sur erc.undp.org, est un référentiel contenant les rapports d’évaluation, et constitue le premier outil de l’organisation pour la gestion des données d’évaluation. À ce jour, il regroupe plus de 1 000 rapports d’évaluation et environ 400 cahiers des charges relatifs à l’évaluation. Les rapports sont consultables par région, pays, type d’évaluation, année et autres mots-clés. Ce centre de ressources fournit également une liste des points centraux du PNUD destinés à favoriser l’échange d’informations et l’acquisition de connaissances autour de l’évaluation.

Outils de connaissance des Bureaux de la politique et des pratiques au siège du PNUD (BPD, Bureau de la prévention des crises et du relèvement et Bureau des partenariats) : Les Bureaux de la politique et des pratiques au siège du PNUD produisent un certain nombre de documents d’information dans les zones de résultats essentiels et leurs domaines d’intérêt respectifs. Les enseignements issus des évaluations fournissent de précieuses contributions en alimentant leur action continue en matière de consolidation des connaissances et de partage de l’information.

Réseaux d’information et communautés de pratiques : Il existe, au sein du PNUD, des réseaux et communautés de pratiques liés au système mondial de structures de ressources sous-régionales et de centres régionaux de l’organisation. Les responsables de l’évaluation ou les chargés de communication du PNUD peuvent partager les rapports d’évaluation et d’autres outils de connaissance avec leurs collaborateurs dans l’ensemble de l’organisation, via des réseaux d’information spécifiques aux pratiques, tels que le Réseau Gouvernance (dgp-net) ou le Réseau Pauvreté (pr-net).

Réseau d’évaluation ou "EvalNet" : Ce réseau agit plus directement que le système de gestion d’information interne afin d’appuyer l’élaboration et l’élaboration de produits d’information et d’outils de connaissance issus du suivi et de l’évaluation. Il repose largement sur la participation des parties prenantes. EvalNet est un groupe spécifique appartenant au personnel du PNUD. Principalement issus des bureaux Pays, ses membres participent aux évaluations du PNUD, élaborent des outils et méthodologies de gestion axée sur les résultats, et organisent des activités de développement des ressources d’évaluation. Le réseau répond à un double objectif : renforcer les capacités d’apprentissage du PNUD ; promouvoir le suivi et l’évaluation axés sur les résultats, ainsi que l’adoption de l’évaluation dans la culture organisationnelle du PNUD.

Par ailleurs, le partage de l’information issue du suivi et de l’évaluation passe largement par son intégration dans les rapports et publications existants, tels que les rapports annuels des bureaux Pays ou d’autres rapports importants, brochures et lettres d’information.

Étape 6 : Suivre le retour d’information et mesurer les résultats des initiatives de diffusion

Il convient d’assurer le suivi du retour d’information et des mécanismes de partage des connaissances, afin de vérifier l’efficacité de la stratégie de diffusion et la qualité d’outils de connaissance donnés. Par exemple, le PNUD peut conduire une brève enquête auprès des destinataires des outils de connaissance ou mettre en place une section sur son site Web dans laquelle les utilisateurs auront la possibilité de fournir leurs commentaires directement en ligne.

L’analyse du retour d’information doit s’articuler autour des questions suivantes : dans quelle mesure les données de suivi et d’évaluation ont été exploitées dans la programmation et la prise de décision au sein et au-delà du PNUD ? ; Ces données ont-elles été rendues disponibles dans des délais opportuns permettant d’influencer efficacement les processus décisionnels ? ; Les outils de connaissance ont-ils atteint un public direct et indirect de manière efficace et étaient-ils facilement accessibles ? ; Le public a-t-il jugé ces outils utiles ? ; Si non, pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui peut être amélioré lors de la prochaine initiative de diffusion ?

Les acquis de l’expérience doivent être intégrés dans les futures initiatives de partage et de diffusion des données d’évaluation, afin que les évaluations du PNUD demeurent pertinentes et continuent de contribuer à l’apprentissage interne et à l’enrichissement d’une base de connaissances mondiale en matière de développement.